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Parfois provoquĂ©es par des banalitĂ©s, les tensions entre jeunes qui dĂ©gĂ©nĂšrent en fusillades font les manchettes. Mais ces jeunes, souvent mineurs, sont avant tout des humains qui ont encore une chance de se rĂ©habiliter. La Presse a eu accĂšs au centre jeunesse de Laval pour observer le travail des intervenants sur le terrain. On a encore beaucoup dâespoir de les rĂ©habiliter » Depuis trois ans, avec la prolifĂ©ration des armes Ă feu, le paysage de la dĂ©linquance juvĂ©nile a changĂ© pour les intervenants, Ă©ducateurs et dĂ©lĂ©guĂ©s jeunesse. Les adolescents judiciarisĂ©s sont de plus en plus impulsifs et les armes, plus accessibles. Mais lâobjectif demeure le mĂȘme rĂ©habiliter le jeune. 9 h 30. Au centre jeunesse de Laval, quelques jeunes en unitĂ© fermĂ©e dĂ©ambulent dans le couloir, flottant dans leur short de basket. Un bureau dâĂ©ducateur â avec vue imprenable sur toute la piĂšce â surplombe une salle commune oĂč sont rĂ©partis des meubles vissĂ©s au sol. Lâendroit accueille des dĂ©linquants juvĂ©niles accusĂ©s de divers mĂ©faits du vol de gomme Ă mĂącher chez Walmart Ă la possession dâarme Ă feu. Mais la garde â en unitĂ© fermĂ©e ou ouverte â est une peine rĂ©servĂ©e aux crimes graves, nĂ©cessitant un effort soutenu de rĂ©habilitation. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Cour du centre jeunesse Laval Comme en prison, les rivaux sont sĂ©parĂ©s. Mais on Ă©loigne aussi les copains on ne veut pas mettre des complices ensemble. Ils ont lâair courageux avec leur gang, mais pour aller porter un CV, lĂ ils sont moins confiants », commente la cheffe du programme de rĂ©habilitation des jeunes contrevenants. La population est troublĂ©e en voyant dans les journaux la photo dâune jeune victime innocente tombĂ©e sous les balles, poursuit-elle. Les intervenants, eux, ont un double choc. Ils voient le visage du jeune tireur. Câest quelque chose quand tu vois le petit jeune qui a tirĂ© avec sa petite face de chĂ©rubin. Des fois, ils viennent et ils nâont mĂȘme pas encore de moustache molle. La cheffe du programme de rĂ©habilitation des jeunes contrevenants Armes et rĂ©seaux sociaux Depuis deux ans, lâĂ©quipe chargĂ©e de faire des suivis de probation et dâĂ©valuer le degrĂ© de dangerositĂ© des jeunes et leurs besoins font face Ă une nouvelle rĂ©alitĂ© la possession dâarmes Ă feu chez les mineurs. Il sâagit des mĂȘmes conflits. Câest la mĂȘme pensĂ©e violente. Mais avec diffĂ©rents outils. Notre mĂ©thode est la mĂȘme on va dĂ©construire leur façon dâutiliser la violence comme un outil pour se remonter ou rĂ©gler les problĂšmes », nous explique un Ă©ducateur. Câest vraiment une minoritĂ© des jeunes quâon a qui ont commis des crimes comme ça. Mais ça, câest ceux quâon pogne. Certains passent sous le radar », dit la responsable. Reste quâune partie du travail de terrain a changĂ© pour ce groupe dâintervenantes aguerries, notamment dans leurs suivis de jeunes en garde ouverte. Jâai des jeunes que je ne peux pas rencontrer seule dans ma voiture. Ni chez eux. Et pas dans nâimporte quel quartier. Parce quâon sait quâils peuvent se faire tirer dessus. Je dois mâassurer quâon ne croisera pas des ennemis. Ils ne vont pas juste se taper dessus⊠» Dans la derniĂšre annĂ©e, jâen ai eu comme quatre avec qui je ne quitterais jamais le centre. Ils sont trop des targets et câest trop risquĂ© dâĂȘtre avec eux en public. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE AccĂšs extĂ©rieur au centre jeunesse de Laval Certains jeunes sortent mĂȘme de lâĂ©tablissement la peur au ventre ils craignent de prendre lâautobus et de croiser la mauvaise personne. Câest nouveau depuis un an et demi, cette rĂ©alitĂ©-lĂ . » Les rĂ©seaux sociaux ont Ă©galement changĂ© la donne. Ăa ne reste plus juste Ă lâĂ©cole et au parc. Si tu te fais humilier, câest affichĂ© sur Snapchat. Mais tes âvictoiresâ aussi sont filmĂ©es lĂ -dessus, pour gagner en crĂ©dibilitĂ©. Câest devenu un monde oĂč on sâexpose de plus en plus. Une jeune dĂ©lĂ©guĂ©e jeunesse Traumatismes Les intervenants et dĂ©lĂ©guĂ©s jeunesse se rĂ©unissent chaque mardi pour parler dâun cas prĂ©cis. On travaille avec des jeunes humains. LâĂ©valuation de la peine selon la Loi sur le systĂšme de justice pĂ©nale pour les adolescents, ce nâest pas une aspirine pour tout le monde. On a encore beaucoup dâespoir de les rĂ©habiliter, donc on est moins dans lâaspect punitif que pour les adultes. » Ils sont des contrevenants et leur mode de vie les expose Ă la violence. Mais ils ont aussi des traumatismes. Voir son ami se faire poignarder ou poignarder quelquâun les deux sont des traumatismes. Il faut travailler avec ça. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Cour du centre jeunesse de Laval Le groupe dâintervenantes nâest pas dupe certains jeunes ne vont pas se dĂ©faire de leurs mauvaises habitudes. Mais au centre jeunesse, on se souvient toujours dâeux comme de petits gars ». Il y en a, rendus adultes, qui nous appellent de la prison. On est leur seul appel, car personne ne les prend vraiment en charge. Une intervenante Cette approche humaine axĂ©e sur la rĂ©habilitation fait que parfois, sur le territoire lavallois, les intervenants du centre jeunesse en savent plus sur les conflits en cours que la police locale. Ils nous parlent. Ils se confient Ă nous. » Ils vont identifier de quelle façon la criminalitĂ© rĂ©pond Ă leurs besoins argent, estime de soi, libertĂ©, sentiment dâappartenance, compĂ©tences. On va lui exposer dâautres moyens. On prĂ©sente les avantages Ă utiliser ces moyens. Car il y a des dĂ©savantages Ă choisir le crime. » MĂȘme quand lâado demeure turbulent, il est rare que lâĂ©quipe nâarrive pas Ă percer sa carapace, explique la cheffe dâĂ©quipe. Ă chaque petite amĂ©lioration, on les fĂ©licite. Et on se rend compte que personne nâa jamais fait ça pour eux. Une dĂ©lĂ©guĂ©e jeunesse La population, souvent, est dans le jugement, renchĂ©rit-elle. On a le âgang de rueâ facile par les temps qui courent. Mais tout le monde avec une sacoche et un chandail bleu nâest pas dans un gang. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Grille de sĂ©curitĂ© devant le centre jeunesse de Laval Lui, il est tough » Les bras croisĂ©s, Nabil*, 18 ans, Ă©coute attentivement Sandra Beaudin, sa dĂ©lĂ©guĂ©e jeunesse, lui rĂ©citer le dĂ©tail de ses altercations dâun ton posĂ©. Le dĂ©linquant violent est tout le contraire des stĂ©rĂ©otypes associĂ©s aux jeunes criminels accusĂ©s de dĂ©lits graves. Il sâexprime bien, est extrĂȘmement poli, il Ă©tudie et travaille. Parfois, un discret sourire rĂ©vĂšle ses fossettes. Les blagues et les tournures de phrase ironiques de la dĂ©lĂ©guĂ©e, ni moralisatrice ni complaisante, font sourire Nabil, qui est suivi en garde ouverte. Et lâamĂšnent Ă se confier plus quâil ne lâa fait avec les policiers. Sa vie dâadolescent a Ă©tĂ© ponctuĂ©e de disputes. Elles ont culminĂ© par un Ă©pisode de violence lâĂ©tĂ© dernier. Il est maintenant accusĂ© de vol qualifiĂ©, de port dâarme dans un dessein dangereux et de voies de fait avec lĂ©sions. Le gars qui a portĂ© plainte se foutait de ma gueule sur Instagram avant que ça arrive. Il me dit âViens plus [dans mon coin], si tu viens, on va te battre.â » Le jour dâaprĂšs, il va au parc. On lui montre du doigt le garçon qui lâa provoquĂ© » dans ses messages. Il riait dans ma face. Il mâa manquĂ© de respect. » Il le prend par le cou, le jette par terre, le frappe Ă de multiples reprises au visage, raconte-t-il. Il sâest levĂ© et il ne ressemblait plus Ă la mĂȘme chose », dĂ©crit-il sans gĂȘne. Il approche un couteau de cuisine de la gorge de sa victime, avant de sâemparer de son sac et de son tĂ©lĂ©phone pour le ridiculiser », raconte-t-il Ă Mme Beaudin. Quand on lui parle de sa victime, son attitude est dĂ©concertante. Je veux mĂȘme pas le voir. Il me dĂ©goĂ»te, ce gars-lĂ . Je dĂ©teste ce gars. Je le connais pas, mais je le dĂ©teste. Nabil Ă une autre occasion, il bat violemment un de ses anciens amis jusquâĂ ce que son dos soit noirci par les ecchymoses. Le jeune a beau ĂȘtre inconscient, Nabil continue de frapper. Un enseignant assiste Ă cette scĂšne sanglante survenue prĂšs dâune Ă©cole. Nabil sort alors un couteau de cuisine de son sac. Il le pointe vers lâenseignant. En revenant sur les faits, il affirme que lâadulte se serait montrĂ© menaçant envers lui. Je ne souhaite pas sa rĂ©ussite dans la vie », dit-il en se rongeant les ongles. Ni remords ni compassion Nabil sâest montrĂ© transparent. Il confie Ă Mme Beaudin des dĂ©tails sur des dĂ©lits pour lesquels il nâa jamais Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Il se balade souvent avec un couteau au cas oĂč des gens le provoqueraient, admet-il. Un an aprĂšs ses crimes, il nâa jamais rĂ©cidivĂ©. Mais il Ă©prouve peu de compassion envers ses victimes. Un simple nique ta mĂšre » suffit pour allumer la flamme de ce jeune qui prĂ©sente pourtant de belles habiletĂ©s, soutient Sandra Beaudin. Il vient dâune bonne famille. Ses parents lui ont transmis de belles valeurs. Souvent, il y a ce prĂ©jugĂ© que les jeunes viennent de mauvaises familles nĂ©gligentes, mais je me retrouve souvent devant des parents qui ont donnĂ© le meilleur pour leur enfant. Sandra Beaudin, dĂ©lĂ©guĂ©e jeunesse Des rĂ©seaux sociaux au parc Tout au long de leur discussion, Sandra Beaudin prend les notes qui garniront le rapport prĂ©dĂ©cisionnel requis par la juge. Je ne vais pas te mentir, Nabil, je vais recommander une garde fermĂ©e de six mois. » LâaccessibilitĂ© aux armes Ă feu a changĂ© la donne. Nabil nâen possĂšde pas, mais sa maniĂšre de gĂ©rer sa colĂšre inquiĂšte. Il nâa pas de pistolet, mais il connaĂźt quelquâun qui connaĂźt quelquâun⊠Il pourrait sâen procurer un. Il nâest vraiment pas dans un gang, mais il sait qui ils sont et ils savent qui il est. » Sarah Beaudin soupire. Câest un garçon qui sâexprime trĂšs bien. Mais lui, il est tough. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Un accĂšs au centre jeunesse de Laval Au tribunal Nabil, je ne sais pas pourquoi tu as cette colĂšre en toi », tonne la juge. Nous sommes lundi matin. Le jeune homme reçoit sa peine. Quand il nâa pas les bras croisĂ©s, il joue avec lâourlet de son t-shirt en tapant du pied, vĂȘtu de rouge de la tĂȘte aux pieds. La suggestion de garde fermĂ©e â la peine la plus sĂ©vĂšre â ne passe pas auprĂšs de la dĂ©fense malgrĂ© la violence des dĂ©lits et lâabsence de remords. On estime que Nabil est restĂ© calme depuis un an, et la garde fermĂ©e lâempĂȘcherait de garder son emploi. Avec la Couronne, on veut prĂ©senter une suggestion commune garde ouverte de six mois. Pourquoi ne pas avoir poussĂ© pour la garde fermĂ©e ? Je prĂ©fĂšre avoir un Nabil ouvert Ă travailler sur lui-mĂȘme et coopĂ©ratif, plutĂŽt quâun jeune qui va rentrer Ă reculons. » La juge sourcille quand le jeune homme se prĂ©sente devant elle, les mains dans les poches. La suggestion commune est une garde ouverte, mais moi, Ă la lecture du rapport, je tâaurais mis en garde fermĂ©e, et pour beaucoup plus longtemps que six mois. » Nabil avait 17 ans au moment des dĂ©lits dont il est accusĂ©. Il est dĂ©sormais majeur, lui rappelle la juge. JâespĂšre ne pas te revoir aux adultes. » Le rĂŽle des dĂ©lĂ©guĂ©s jeunesse Les dĂ©lĂ©guĂ©s jeunesse font un portrait du dĂ©linquant, Ă©tablissent ses besoins, dĂ©terminent quelle est sa place dans a collectivitĂ© avant un jugement. Ils proposent une peine au juge, qui nâest toutefois pas obligĂ© dâen tenir compte. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Couloir du centre jeunesse de Laval La rĂ©demption dâEmmanuel Rares sont les criminels endurcis qui se sont complĂštement dĂ©tachĂ©s du monde interlope. Câest pourtant le cas dâEmmanuel*, qui est passĂ© des violents conflits entre gangs au centre jeunesse. Emmanuel se rappellera toujours son premier pas vers la rĂ©demption. CâĂ©tait au tribunal de la Chambre de la jeunesse. La mĂšre de sa victime venait tĂ©moigner. On a quittĂ© notre pays Ă cause de la guerre. Mais maintenant, mon fils est dans une autre guerre, qui risque de lâachever. » La propre mĂšre dâEmmanuel, prĂ©sente dans la salle dâaudience, a poussĂ© un gĂ©missement. Dans le box des accusĂ©s, il a frissonnĂ©. Je savais quâelle se disait que ça aurait pu ĂȘtre moi, la victime. Câest passĂ© proche plusieurs fois. » Câest la premiĂšre fois que le jeune membre de gang de rue, alors mineur et accusĂ© dâun crime grave, ressent de lâempathie pour une de ses victimes. Je me suis questionnĂ© sur mes choix. » Tu te crois intouchable » ArrivĂ© dâAfrique Ă MontrĂ©al au dĂ©but de son enfance, Emmanuel a Ă©tĂ© Ă©levĂ© par une mĂšre seule. Je suis devenu vite lâhomme de la famille, je ne voulais pas ĂȘtre un fardeau pour elle. » Ă 12 ans, les missions » commencent crever un pneu, agresser une dame, voler un inconnu, une fraude, puis une autre⊠Il gagne en crĂ©dibilitĂ© et en confiance en lui. Il empoche 100 $, puis 300 $, puis 1000 $. Comme il ne se fait jamais arrĂȘter, il dĂ©veloppe un profond sentiment dâimpunitĂ© qui lâincite Ă faire des coups toujours plus gros. Tu te crois intouchable jusquâĂ ce que tu te fasses arrĂȘter. » Les valeurs, câest devenu âtout pour lâargentâ. Je faisais ça pour ma mĂšre, mais ce nâĂ©taient pas les valeurs quâelle mâavait enseignĂ©es. On lui montrait des photos de moi avec des armes Ă feu, elle nây croyait pas. Emmanuel Il se fait vite approcher par des vĂ©tĂ©rans, croise la route de motards. Tu te mets en danger et ta famille aussi. Mais tu ne vois pas ça quand tu es dedans. Câest tout pour lâargent. » Ă lâuniversitĂ© AprĂšs son passage au tribunal de la Chambre de la jeunesse il y a quelques annĂ©es, Emmanuel a Ă©copĂ© dâune longue peine. Quelques mois en dĂ©tention nâauraient pas suffi Ă sa rĂ©habilitation, plaide-t-il aujourdâhui. Il termine sa scolaritĂ© au centre jeunesse. Il obtient dâexcellentes notes et persĂ©vĂšre grĂące Ă des bourses offertes notamment par la Fondation des jeunes contrevenants. MĂȘme aprĂšs [ma sortie], je continuais Ă appeler les intervenants. Le rĂ©seautage positif que je me suis forgĂ© avant de sortir a fait toute la diffĂ©rence. » Emmanuel entame maintenant un programme universitaire et prĂ©voit acheter une propriĂ©tĂ©. Je crois Ă des peines plus longues pour se rĂ©habiliter et travailler sur sa façon de penser. Les gars sâen foutent, de la prison pour un an. MĂȘme adulte, Ă Bordeaux et Ă [RiviĂšre-des-Prairies]. La seule chose qui leur fait peur, câest le pĂ©nitencier. Emmanuel Une coche au-dessus » Aujourdâhui, je les trouve plus fous que quand moi jâĂ©tais lĂ -dedans », lance Emmanuel. Les jeunes criminels de la nouvelle gĂ©nĂ©ration » ne semblent pas se soucier dâĂȘtre des cibles, de sâexposer, de mettre leur famille en danger, poursuit-il. Pourtant, son passĂ© trouble est relativement rĂ©cent. Je connais des gars qui sont au pĂ©nitencier Ă vie pour un simple âfils de puteâ, jâai vu des gars mourir pour des choses banales. » Mais aller tirer sur un innocent, le scoring sur les rĂ©seaux sociaux, câest une coche au-dessus » de ce quâil a connu. Oublie ça. Je trouve ça dĂ©gueulasse. Je me dis âCâest rendu lĂ ? Des pointages sur les rĂ©seaux sociaux ?â Emmanuel Ă son Ă©poque, pas si lointaine, il y avait une structure. Aujourdâhui, il y a moins de raisons de sâassocier Ă un plus vieux qui a la tĂȘte froide. Il y avait une crainte des plus vieux. Aujourdâhui, le respect sâest perdu, car tout le monde sait comment faire beaucoup dâargent maintenant. » CâĂ©tait dĂ©jĂ prĂ©sent Ă son Ă©poque, Ă©voque-t-il. Quand on voyait un article dans le journal qui parlait de coups de feu, on se le disait entre nous tu as fait âun coup de journalâ. » AcquĂ©rir sa premiĂšre arme Ă feu Ă©tait complexe. Il a dĂ» avoir des contacts. Maintenant, ça me sidĂšre comment tout le monde peut sâen procurer. » Emmanuel insiste pour des histoires qui finissent bien, il faut que la sociĂ©tĂ© puisse accepter des gens qui ont fait de mauvais choix dans le passĂ©. Durant la pandĂ©mie, il a posĂ© sa candidature Ă un poste dâagent de sĂ©curitĂ©. Vu ses antĂ©cĂ©dents criminels datant de lâĂ©poque oĂč il Ă©tait mineur, lâentreprise nâa pas voulu lâembaucher. Jâai fini par lâavoir. Mais il mâa fallu un avocat et plusieurs appels. Ăa a pris cinq mois. Un jeune qui veut retourner dans le crime va le faire. » * PrĂ©nom fictif Les intervenants qui interagissent au quotidien avec les jeunes ont requis lâanonymat pour ne pas rompre le lien de confiance.Faitsdivers : actualitĂ©s en direct pour ĂȘtre informĂ© de tous les Ă©vĂ©nements qui surviennent en France et ailleurs, Ă tout moment de la journĂ©e
l'essentiel De retour en Top 14, le club de l'Aviron Bayonnais doit faire face Ă une affaire de violence qui vise notamment le Toulousain Antoine Battut, entraĂźneur de la touche Ă Bayonne. D'abord placĂ© en garde Ă vue puis relĂąchĂ©, il devra comparaĂźtre devant la justice le 23 fĂ©vrier 2023. Un incident nocturne s'est dĂ©roulĂ© dans la nuit de lundi Ă mardi au sein de la Clinique Aguilera situĂ©e Ă Biarritz, impliquant l'ancien joueur du Stade Toulousain Antoine Battut, entraĂźneur Ă lâAviron Bayonnais, indique le quotidien Sud-Ouest. Cyril Gomes, ancien prĂ©parateur physique du club, serait Ă©galement mĂȘlĂ© Ă cette histoire. Selon Sud-Ouest, alors qu'ils accompagnaient un ami blessĂ© aux alentours de 7h du matin, le ton serait montĂ© avec l'un des infirmiers de l'Ă©tablissement de santĂ© et les deux hommes l'auraient agressĂ©, ce dernier finissant "au sol, ensanglantĂ©". Les deux individus Ă l'origine de cette agression ont d'abord Ă©tĂ© placĂ©s en garde Ă vue puis relĂąchĂ© en fin de journĂ©e, aprĂšs que la victime a dĂ©posĂ© plainte auprĂšs de la police pour violences aggravĂ©es. Il sera entendu par la justice le 23 fĂ©vrier 2023. Antoine Battut, ancien troisiĂšme ligne nĂ© et formĂ© Ă Toulouse, a Ă©galement Ă©voluĂ© Ă Auch, Montauban, le Racing et Montpellier, avant de finir sa carriĂšre Ă l'Aviron Bayonnais. Depuis qu'il a raccrochĂ© les crampons en 2020, il est en charge de la touche au sein du club. L'Aviron Bayonnais condamne les faits "LâAviron Bayonnais Rugby Pro a appris quâun membre du staff sportif est impliquĂ© dans un incident survenu dans la nuit de lundi Ă mardi. Le club tient Ă prĂ©ciser que cet Ă©vĂ©nement sâest dĂ©roulĂ© dans une pĂ©riode de congĂ©s. La Direction du club, qui recevra au plus vite le salariĂ© concernĂ©, condamne fermement ces faits qui se sont dĂ©roulĂ©s dans un contexte privĂ©. Soucieux de laisser la justice effectuer son travail, le club ne fera aucun commentaire supplĂ©mentaire et prendra toutes les dispositions qui sâimposent", a indiquĂ© le club dans un communiquĂ© publiĂ© ce mercredi.DĂ©butnovembre 2016, un fait divers horrible avait marquĂ© lâactualitĂ© au Grand-DuchĂ© de Luxembourg. Fiori, une prostituĂ©e roumaine de 27 ans, avait Ă©tĂ© retrouvĂ©e morte sur un parking Ă Strassen, Ă cĂŽtĂ© dâArlon. Ce meurtre avait semĂ© un vent de panique dans le milieu. Fiori avait Ă©tĂ© retrouvĂ©e tuĂ©e dâune balle dans la tĂȘte. ConfrontĂ© Ă une peine dâincarcĂ©ration trĂšs sĂ©vĂšre, le dĂ©linquant sexuel Jody Matthew Burke, qui a forcĂ© son ex-conjointe Ă avoir des relations sexuelles avec un couteau sur la gorge, rĂ©clame dâĂȘtre considĂ©rĂ© comme une femme afin dâobtenir une sentence plus clĂ©mente. Lâhomme de 46 ans, ancien entraĂźneur physique et spĂ©cialiste des arts martiaux mixtes dans un gym montrĂ©alais, demande maintenant quâon lâappelle Amber et quâon rĂ©fĂšre Ă elle » devant le Tribunal, chose que la Couronne et la DĂ©fense ont respectĂ©e depuis mercredi, lors des reprĂ©sentations sur sentence au palais de justice de MontrĂ©al. Burke, qui est incarcĂ©rĂ© depuis 2017, a Ă©tĂ© reconnu coupable en mai 2021 de huit chefs dâaccusation, dont agression sexuelle armĂ©e ayant causĂ© des lĂ©sions et menaces de mort. Il avait entiĂšrement cachĂ© Ă sa conjointe et victime, Brigitte Jobin, quâil Ă©tait inscrit au registre fĂ©dĂ©ral des dĂ©linquants sexuels, pour des crimes sexuels violents similaires commis en 2005 et 2014 en Colombie-Britannique et en Ontario. Au terme dâun procĂšs qui sâest Ă©talĂ© sur quatre ans, et durant lequel Burke a changĂ© huit fois dâavocat, la Couronne rĂ©clame quâil soit dĂ©clarĂ© dĂ©linquant dangereux ». Une telle Ă©tiquette lui vaudrait une incarcĂ©ration dâune durĂ©e indĂ©terminĂ©e dâun minimum de 7 ans, et un retour en prison Ă la moindre offense. Or Burke, qui affirme sâĂȘtre rendu compte de sa vĂ©ritable identitĂ© sexuelle en 2019, 2020 ou 2021 â son tĂ©moignage nâest pas clair Ă cet effet â rĂ©clame plutĂŽt dâĂȘtre dĂ©clarĂ© dĂ©linquant Ă contrĂŽler », ce qui lui vaudrait une peine plus clĂ©mente. Son avocate compte faire tĂ©moigner un expert qui viendra expliquer, lors dâune prochaine audience, que son passĂ© violent est liĂ© Ă sa dysphorie de genre », une dĂ©tresse liĂ©e Ă lâopposition entre son sexe assignĂ© Ă la naissance et son identitĂ© de genre rĂ©elle. Jâai dĂ» passer Ă travers mon propre processus pour identifier que je nâĂ©tais pas un homme », a-t-il expliquĂ©, disant quâil a dĂ©jĂ eu une aventure homosexuelle qui a Ă©branlĂ© sa perception de son identitĂ© de genre, mais que ce nâest que rĂ©cemment, il y a quelques semaines, quâil a reconnu la vĂ©ritĂ© et quâil a eu les couilles de devenir une femme ». Il dit avoir collectionnĂ© des photos qui montrent les attributs physiques de la femme quâil dĂ©sire devenir, mais quâil souhaite commencer son processus de changement de sexe dans un hĂŽpital plutĂŽt que dans une prison. Ce serait prĂ©fĂ©rable dâavoir les services et le support » dâun tel Ă©tablissement, a-t-il plaidĂ© devant le juge Jean-Jacques GagnĂ©. Dâune carrure impressionnante, Burke a admis quâil prend toujours de la testostĂ©rone en prison et affirmĂ© quâil tarde Ă prendre de lâhormonothĂ©rapie par crainte des autres dĂ©tenus » et des possibles attaques que lui vaudrait un changement de sexe en milieu carcĂ©ral. Le psychiatre de lâInstitut Pinel Alexandre Dumais, qui a rĂ©digĂ© une expertise au sujet de Burke, affirme quâil est Ă haut risque de rĂ©cidive violente ». Burke lui a fait part, en 2021, de son souhait de devenir Amber, une personne quâil ne voulait pas dĂ©crire comme un homme ou une femme, prĂ©fĂ©rant le terme trans » », lit-on dans son rapport. Dans son processus pour devenir Amber, il souhaite recevoir de la thĂ©rapie hormonale. [Celle-ci] pourrait aussi rĂ©duire le risque de rĂ©cidive sexuelle, Ă©crit le psychiĂątre. Dans un tel cas, ceci est hautement recommandĂ© » Lors de son tĂ©moignage jeudi, Burke a aussi soutenu que cette transition de sexe nâest quâune petite partie » du cheminement quâil a fait depuis quâil a Ă©tĂ© reconnu coupable. Dans le boxe des accusĂ©s, il a admis avoir fait beaucoup de dommages » Ă son ex-conjointe et lui a adressĂ© des excuses, mais nâa jamais prĂ©cisĂ© quels torts il a commis. Brigitte Jobin, qui a Ă©crit un livre sur son expĂ©rience dâhorreur avec Burke, ne croit pas un mot de ce quâil affirme. Je pense que câest de la manipulation. Il fait ça pour sâĂ©viter lâĂ©tiquette de dĂ©linquant dangereux, qui va le suivre toute sa vie », soutient-elle. Le juge nâa rien cru de son histoire tout au long du procĂšs, alors il essaie une autre tactique en affirmant que toute sa violence est provoquĂ©e par sa dysphorie de genre », croit-elle. Pendant le procĂšs, Burke, qui a fini par se reprĂ©senter seul, a provoquĂ© de nombreux dĂ©lais judiciaires, au point le Tribunal a Ă©courtĂ© sa dĂ©fense en rejetant plusieurs tĂ©moignages jugĂ©s impertinents. Dans un long jugement Ă©crit de 59 pages, le juge GagnĂ© a notĂ© sa forte propension Ă se positionner comme une victime de la police, des tribunaux » et de Mme Jobin et quâil Ă©tait constamment en train de rĂ©fĂ©rer Ă sa propre personne ». Avec Louis-Samuel Perron, La Presse . 459 245 305 342 160 369 156 448