GeorgeSand naquit à Paris en 1804. ArriÚre-petite-fille de Maurice de Saxe, elle eut pour pÚre Maurice Dupin qui servit avec distinction sous la République et sous l'Empire, et qui mourut, en 1808, d'une chute de cheval ; sa mÚre avait mené une vie d'aventures avant que Maurice Dupin la connût en Italie et l'épousùt malgré la vive opposition de Mme Dupin, qui ne

27 Janvier 2013 George Sand Ă  Alfred de Musset Venise 15 avril et 17 avril 1834 J’étais au dĂ©sespoir. Enfin j’ai reçu ta lettre de GenĂšve. Oh que je t’en remercie mon enfant ! Qu’elle est bonne et qu’elle m’a fait du bien ! Est-ce vrai que tu n’es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m’exagĂšres cette bonne santĂ©. Oh que Dieu te la donne et te la conserve, mon cher petit ! Cela est aussi nĂ©cessaire Ă  ma vie dĂ©sormais, que ton amitiĂ©. Sans l’une ou l’autre, je ne puis pas espĂ©rer un seul beau jour moi. Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse ĂȘtre heureuse avec l’idĂ©e d’avoir perdu ton cƓur. Que je t’aie inspirĂ© de l’amour ou de l’amitiĂ©, que j’ai Ă©tĂ© heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien Ă  l’état de mon Ăąme Ă  prĂ©sent. Je sais que je t’aime et c’est tout. [
] Je ne me souviens plus de rien, sinon que nous aurons Ă©tĂ© bien malheureux et que nous nous aimerons toute la vie avec le cƓur, avec l’intelligence, que nous tĂącherons par une affection sainte de nous guĂ©rir mutuellement du mal que nous avons souffert l’un pour l’autre, hĂ©las non ! ce n’était pas notre faute, nous suivions notre destinĂ©e, et nos caractĂšres plus Ăąpres, plus violents que ceux des autres, nous empĂȘchaient d’accepter la vie des amants ordinaires. Mais nous sommes nĂ©s pour nous connaĂźtre et pour nous aimer, sois-en sĂ»r.[...] Nous avons Ă©tĂ© amants, et nous nous connaissons jusqu'au fond de l'Ăąme, tant mieux. Quelle dĂ©couverte avons nous faite mutuellement qui puisse nous dĂ©goĂ»ter l'un de l'autre? Oh malheur Ă  nous si nous nous Ă©tions sĂ©parĂ©s dans un jour de colĂšre, sans nous comprendre, sans nous expliquer! C'est alors qu'une pensĂ©e odieuse eĂ»t empoisonnĂ©e notre vie entiĂšre, c'est alors que nous n'aurions jamais cru Ă  rien. Mais aurions-nous pu nous sĂ©parer ainsi? Ne l'avons-nous pas tentĂ© mlusieurs fois, nos coeurs enflammĂ©s d'orgueil et de ressentiment ne se brisaient -ils pas de douleur et de regret chaque fois que nous nous trouvions seuls?[...] Adieu, adieu, mon cher petit enfant. Ecris-moi bien souvent je t'en supplie. Oh que je voudrais te savoir arrivĂ© Ă  Paris et bien portant! Souviens-toi que tu m'as promis de te soigner. Adieu, mon Alfred, aime to, GEORGE. Tags LittĂ©rature

LETTRESDE GEORGE SAND A FRANÇOIS BULOZ 359 de me l'envoyer. Envoyez-le-moi tout de suite, je veux le faire lire Ă  Michel. L'article de Leroux est trĂšs bien et me plaĂźt beaucoup. Je lui sais grĂ© de traiter si mal M. de Voltaire et si bien mon divus Plato. GrĂące Ă  votre oubli je n'ai pu lire le 2e article de Didier sur l'Es­ pagne (1).

‎ 1837 Paris, FĂ©lix Bonnaire, 1837. Deux volumes in-8 146 X 227 demi-maroquin noir Ă  grain long et Ă  petits coins, dos lisse composĂ© de deux grands compartiments entiĂšrement ornĂ©s de fers dorĂ©s Ă  dĂ©cor de rocaille et d'un petit compartiment central contenant auteur, titre et tomaison dorĂ©s, plats et dos petits manques aux dos de la couverture conservĂ©s BERNASCONI. Tome I faux-titre, titre, 422 pages ; Tome II faux-titre, titre, 414 pages.‎ Reference 003053 ‎ÉDITION ORIGINALE de cet ouvrage important et recherchĂ© », selon Carteret. RARISSIME EXEMPLAIRE IMPRIMÉ SUR VERGÉ FORT DE HOLLANDE, tirage de luxe inconnu des bibliographies spĂ©cialisĂ©es. Ce papier est plus Ă©pais que celui du tirage courant, Ă©galement imprimĂ© sur papier vergĂ©. Seul Georges Vicaire Ă©voque ce papier de Hollande, Ă  propos de l'exemplaire des "Oeuvres ComplĂštes" de George et Maurice Sand, rĂ©fĂ©rencĂ© sous le numĂ©ro 769 du catalogue de leur bibliothĂšque, et qui est annoncĂ© sur papier de Hollande ». Ces deux volumes des "Lettres d'un voyageur" composent en effet les tomes XV et XVI des "Oeuvres ComplĂštes" publiĂ©es par FĂ©lix Bonnaire et qui comptent 27 tomes. Clouzot Ă©crit, Ă  propos de cette Ă©dition parue de 1837 Ă  1842 Édition trĂšs rare complĂšte et des plus importantes. En effet de nombreuses oeuvres y paraissent pour la premiĂšre fois. Il a Ă©tĂ© tirĂ© fort probablement quelques vĂ©lin fort de chacun de ces volumes ». Carteret reproduit Ă  pleine page la couverture bleu ciel avec encadrement de dentelle de cet ouvrage, mais n'Ă©voque aucun grand papier pour cette Ă©dition. VICAIRE, T. VII, pp. 302/303 et 305/306 - CLOUZOT, pp. 243 et 250 - CARTERET, II, pp. 307 et 318. ComposĂ©s de douze lettres, datĂ©es du 15 mai 1834 au 29 mai 1836, ces rĂ©cits constituent un singulier recueil, inclassable tant il est divers, rassemblant des lettres qui sont aussi des fragments de journal intime, des rĂ©cits de voyage, des essais d'esthĂ©tique, de politique et de morale. On sait que les trois premiĂšres lettres, Ă©crites Ă  Venise aprĂšs le dĂ©part d'Alfred de Musset, ont Ă©tĂ© inspirĂ©es par la relation orageuse de George Sand avec ce dernier, lors de leur voyage en Italie en 1833-34. Alfred de Musset s’inspirera de cette liaison pour Ă©crire son unique roman, "La Confession d'un enfant du siĂšcle", qu’il publiera en 1836. La septiĂšme lettre est adressĂ©e Ă  Franz Liszt. BEL EXEMPLAIRE non rognĂ©, soigneusement lavĂ© et encollĂ©, avec les plats des fragiles couvertures bleu ciel en parfait Ă©tat, prĂ©sentĂ© dans une Ă©lĂ©gante reliure romantique Ă  l'imitation de BERNASCONI. FINE COPY. PICTURES AND MORE DETAILS ON REQUEST. ‎ €5, €5, Bookseller's contact details Librairie ancienne & Moderne Eric CastĂ©ranM. Eric CastĂ©ran26, rue du Taur31000 Toulouse France contact 06 21 78 12 79 Contact bookseller Payment mode Sale conditions Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne et de la de la Ligue Internationale des Libraires de livres Anciens LILA. Les livres sont garantis complets et en bon Ă©tat sauf mention contraire. L’envoi des ouvrages par la Poste est en sus. Un envoi prioritaire en recommandĂ© est d’environ 8 euros pour la France, 15 euros pour l’Europe et 20 euros pour les USA. Ce tarif est basĂ© sur celui d'un livre pesant 1 kilogramme. Si le livre commandĂ© dĂ©passe ce poids nous pouvons ĂȘtre amenĂ© Ă  vous contacter pour vous signaler le prix du supplĂ©ment de port. Terms of sale according to International League of Antiquarian Bookseller's rules. Books are guaranteed to be complete and in good condition unless otherwise stated. Postage at cost is extra. Priority and registred mail about 8 Euros for France, 15 Euros for Europe, 20 Euros for USA. Shipping costs are based on books weighing 2. 2 LB, or 1 KG. If your book order is heavy or oversized, we may contact you to let you know extra shipping is required.

demainĂ  l’auberge oĂč nos yeux se sont croisĂ©s. pour la premiĂšre fois. Je t’attendrais une vie entiĂšre s’il le faut. Ton dĂ©vouĂ© Charles. Les astĂ©risques font rĂ©fĂ©rence Ă  la correspondance de. George Sand et Alfred de Musset.
Chere élÚve de 4Ú, voici la vidéo de lecture de la lettre de George Sand à Alfred de Musset. Regarde-la puis remplis le formulaire en cliquant sur ce lien. [youtube] Navigation des articles
GeorgeSand voyageait beaucoup, pendant ses voyages, elle a Ă©crit les lettres. Elle Ă©tait trĂšs amie avec Alfred de Musset. Elle a Ă©crit des romans mais elle le faisait beaucoup pour l’argent car elle en beaucoup manquĂ©. Elle pouvait Ă©crire jusqu’à 4 ou 5 romans par an (Ă  l’époque on Ă©crivait Ă  la main). Sur sa fin de vie elle n TĂ©moignage cocasse et coquin de sa brĂšve aventure amoureuse avec l'Ă©crivain entre 1833 et Sand est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, plus tard baronne Dudevant, Ă©crivain français nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804 et morte Ă  Nohant le 8 juin Aurore Lucile Dupin, Ă©crivain romantique, naquit Ă  Paris en 1804. Si vous ne reconnaissez pas son nom, c'est parce qu'elle n'Ă©tait connue que sous le pseudonyme de George Sand. Elle Ă©tait la fille de Maurice Dupin et de Sophie Victoire Delaborde, la petite-fille de Charles Louis Dupin de 1831, George commença sa carriĂšre en travaillant pour le Figaro. Avec son amour, Jules Sandeau, elle rĂ©digea, sous le pseudonyme J. Sand, de nombreux articles. Ce n'est que plus tard qu'elle adopta, pour les textes qu'elle rĂ©digeait seule, le nom de George sans s » Sand. Elle commença Ă  parler d'elle-mĂȘme sous la forme masculine; elle se plut Ă  porter des vĂȘtements d'hommes, Ă  fumer des cigares et Ă  avoir de nombreux amants; elle essaya Ă©galement d'entrer dans les endroits rĂ©servĂ©s aux hommes, comme les bibliothĂšques restreintes, les musĂ©es et la fosse du théùtre, ce qu'elle parvint Ă  faire en s'habillant comme un homme. Beaucoup supposaient que George essayait de devenir un homme; en fait, elle se battait contre le stĂ©rĂ©otype des femmes, afin qu'elles aient les mĂȘme libertĂ©s que les Sand n'Ă©tait pas le premier Ă©crivain fĂ©minin; elle Ă©tait cependant souvent considĂ©rĂ©e comme le premier auteur fĂ©minin professionnel de fiction. En utilisant un pseudonyme masculin, elle souhaitait se faire l'Ă©gale des hommes. Elle voulait ĂȘtre jugĂ©e non pas en tant que femme, mais sur la base de ses Sand a Ă©tĂ© lue par les hommes et les femmes. Dans ses Ă©crits, elle dĂ©crivait les femmes comme des individus Ă  part entiĂšre, rendait ses lectrices plus confiantes en elles-mĂȘmes, et elle devint l'idole de toutes les un an aprĂšs avoir commencĂ© Ă  travailler Ă  son nouvel emploi, elle publia son premier livre Rose et Blanche, en collaboration avec Jules Sandeau. Par la suite, elle travailla beaucoup Ă  la crĂ©ation d'un second livre, Indiana, lequel, cette fois Ă©tait son oeuvre personnelle. Six mois plus tard, elle rĂ©vĂ©la un brouillon de son roman suivant, Valentine. MĂȘme si ses deux premiers romans furent des succĂšs, seul son troisiĂšme roman, LĂ©lia, lui apporta la gloire. Peu aprĂšs sa publication, George Sand entra dans le cercle des grands auteurs français, et fit dĂšs lors partie des Ă©crivains les mieux eut de nombreux rapports ouverts avec les hommes cĂ©lĂšbres qu'elle connaissait Ă  Paris, dont Jules Sandeau, Alfred de Musset et FrĂ©dĂ©ric Jules Sandeau, sa liaison suivante fut avec Alfred de Musset, un jeune auteur. Mais juste une annĂ©e plus tard, Musset tombe malade et George s'Ă©prend du docteur Pierto Pagello, qui le 1834, George revient Ă  Paris avec Pagello, oĂč elle se rĂ©concilie avec Musset. Mais ils ont continuĂ© Ă  avoir de nombreuses disputes qui conduisirent Ă  des sĂ©parations rĂ©pĂ©tĂ©es; ils dĂ©cidĂšrent finalement de terminer leur eut d'autres rapports aprĂšs Musset, mais aucun plus intĂ©ressant que FrĂ©dĂ©ric Chopin. Ils se sont rencontrĂ©s en 1836. Ils avaient un rapport compliquĂ©. Ils devinrent amis, puis amants pour se comporter finalement comme mĂšre et fils. On dit que son rapport avec Chopin est un des plus fascinants et improbable dans l'histoire puisqu'ils avaient deux personnalitĂ©s totalement 09-07-2007Cet enregistrement est mis Ă  disposition sous un contrat Art enregistrement est mis Ă  disposition sous un contrat Creative Commons.
\n \n \n\n \nlettre de george sand Ă  alfred de musset pdf
Sil est un paradis des Ă©pistoliĂšres, il accordera Ă  George Sand, une place de choix. Les lettres de l’écrivain occupent une part primordiale de sa vie, de son oeuvre. D’aucuns avancent qu’elle en aurait Ă©crit 45.000. Cela me paraĂźt beaucoup; il est vrai qu’aux temps forts de sa rĂ©sidence Ă  Nohant, elle en Ă©crivait une
Lettre envoyĂ©e par Aurore Dupin romanciĂšre francaise du XIXe siĂšcle, dite George SAND son nom de plume Ă  Alfred de MUSSET Ă©crivain francais. Cette lettre est authentique. A vous de dĂ©couvrir l’érotisme cachĂ©. Je suis trĂšs Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre soir que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit lĂ  une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  vous montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dĂ©voiler sans artifice mon Ăąme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure preuve que vous puissiez rĂȘver, puisque votre Ăąme est libre. Pensez que la solitude oĂč j’ha- bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’ñme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l’amour oĂč je veux me mettre. NB Relisez-la en sautant les lignes paires George Sand 1835 ————————– Alfred de Musset Ă  Georges Sand Quand je vous jure, hĂ©las! un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu’un instant je change de langage ? Vous seule possĂ©dez mon esprit et mon cƓur. Que ne puis-je pas avec vous goĂ»ter le vrai bonheur ! Je vous aime, ma belle, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n’ose dire Avec soin, de mes vers, lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. La rĂ©ponse de Georges Sand Cette grande faveur que votre ardeur rĂ©clame Nuit peut-ĂȘtre Ă  l’honneur, mais rĂ©pond Ă  ma flamme

LivraisonGRATUITE (0,01€ pour les livres) en point retrait (selon Ă©ligibilitĂ© des articles). DĂ©tails. Lorsqu’en 1847 George Sand, qui a dĂ©jĂ  fait paraĂźtre ses plus grands romans, entreprend Ă  quarante-trois ans son Histoire de ma vie, elle dĂ©finit ainsi son futur livre : « C’est une sĂ©rie de souvenirs, de professions de foi et
PREMIÈRE SÉRIEParis — 1833 LETTRE N° 1.[1] Madame, je prends la libertĂ© de vous envoyer quelques vers que je viens d’écrire en relisant un chapitre d’Indiana, celui oĂč Noun reçoit Raymond dans la chambre de sa maitresse. Leur peu de valeur m’aurait fait hĂ©siter Ă  les mettre sous vos yeux, s’ils n’étaient pour moi une occasion de vous exprimer le sentiment d’admiration sincĂšre et profonde qui les a inspirĂ©s. AgrĂ©ez, madame, l’assurance de mon respect. Alf. de Musset. COMPLÉMENT DE LA LETTRE N°1 Sand, quand tu l’écrivais, oĂč donc l’avais-tu vue Cette scĂšne terrible oĂč Noun Ă  demi nue Sur le lit d’Indiana s’enivre avec Raymond ? Qui donc te la dictait, cette page brĂ»lante OĂč l’amour cherche en vain d’une main palpitante Le fantĂŽme adorĂ© de son illusion ? En as-tu dans le cƓur la triste expĂ©rience ? Ce qu’éprouve Raymond, te le rappellais-tu ? Et tous ces sentiments d’une vague souffrance, Ces plaisirs sans bonheur, si pleins d’un vide immense, As-tu rĂȘvĂ© cela, George, ou l’as-tu connu ? N’est-ce pas le RĂ©el dans toute sa tristesse Que cette pauvre Noun, les yeux baignĂ©s de pleurs, Versant Ă  son ami le vin de sa maĂźtresse, Croyant que le bonheur c’est une nuit d’ivresse Et que la voluptĂ©, c’est le parfum des fleurs ? Et cet ĂȘtre divin, cette femme angĂ©lique Que dans l’air embaumĂ© Raymond voit voltiger, Cette frĂȘle Indiana dont la forme magique Erre sur les miroirs comme un spectre lĂ©ger, Ô George ! n’est-ce pas la pĂąle fiancĂ©e Dont l’Ange du dĂ©sir est l’immortel amant ? N’est-ce pas l’IdĂ©al, cette amour insensĂ©e Qui sur tous les amours plane Ă©ternellement ? Ah, malheur Ă  celui qui lui livre son Ăąme ! Qui couvre de baisers sur le corps d’une femme Le fantĂŽme d’une autre, et qui, sur la beautĂ©. Veut boire l’idĂ©al dans la rĂ©alitĂ© ! Malheur Ă  l’imprudent qui, lorsque Noun l’embrasse Peut penser autre chose en entrant dans son lit, Sinon que Noun est belle et que le Temps qui passe, A comptĂ© sur ses doigts les heures de la nuit ! Demain viendra le jour, demain, dĂ©sabusĂ©e, Noun, la fidĂšle Noun, par sa douleur brisĂ©e, Rejoindra sous les eaux l’ombre d’OphĂ©lia. Elle abandonnera celui qui la mĂ©prise ; Et le cƓur orgueilleux qui ne l’a pas comprise Aimera l’autre en vain — n’est-ce pas, LĂ©lia ? 24 juin 1833. LETTRE N° 2. VoilĂ , madame, le fragment que vous dĂ©sirez lire et que je suis assez heureux pour avoir retrouvĂ©, en partie dans mes papiers, en partie dans ma mĂ©moire. Soyez assez bonne pour faire en sorte que votre petit caprice de curiositĂ© ne soit partagĂ© par personne.[2] Votre bien dĂ©vouĂ© serviteur, Alfd de Musset. Mardi. LETTRE N° 3. Votre aimable lettre a fait bien plaisir, madame, Ă  une espĂšce d’idiot entortillĂ© dans de la flanelle comme une Ă©pĂ©e de bourgmestre. Il vous remercie bien cordialement de votre souvenir pour une sottise qui n’en valait pas la peine et dont il est bien fĂąchĂ© de vous avoir rendu tĂ©moin[3]. Que vous ayez le plus tĂŽt possible la fantaisie de perdre une soirĂ©e avec lui, c’est ce qu’il vous demande surtout. Votre bien dĂ©vouĂ©, Alfd de Mt. LETTRE N° 4. Je suis obligĂ©, madame, de vous faire le plus triste aveu ; je monte la garde mardi prochain ; tout autre jour de la semaine, ou, ce soir mĂȘme, si vous Ă©tiez libre, je suis tout Ă  vos ordres et reconnaissant des moments que vous voulez bien me sacrifier. Votre maladie n’a rien de plaisant, quoique vous ayez envie d’en rire. Il serait plus facile de vous couper une jambe que de vous guĂ©rir. Malheureusement on n’a pas encore trouvĂ© de cataplasme Ă  poser sur le cƓur. Ne regardez pas trop la lune, je vous en prie, et ne mourez pas avant que nous n’ayons exĂ©cutĂ© ce beau projet de voyage dont nous avons parlĂ©. Voyez quel Ă©goĂŻste je suis ; vous dites que vous avez manquĂ© d’aller dans l’autre monde ; je ne sais vraiment pas trop ce que je fais dans celui-ci. Tout Ă  vous de cƓur. Alfd de Mt. Lundi. LETTRE N° 5. J’ai reçu LĂ©lia. — Je vous en remercie, et bien que j’eusse rĂ©solu de me conserver cette jouissance pour la nuit, il est probable que j’aurai tout lu avant de retourner au corps de garde. Si aprĂšs avoir raisonnablement trempĂ© vos doigts dans l’encre, vous vous couchez prosaĂŻquement, je souhaite que Dieu vous dĂ©livre de votre mal de tĂȘte. — Si vous avez rĂ©ellement l’idĂ©e d’aller vous percher sur les tours de Notre-Dame[4], vous serez la meilleure femme du monde, si vous me permettez d’y aller avec vous. Pourvu que je rentre Ă  mon poste le matin, je puis disposer de ma veillĂ©e patriotique. RĂ©pondez-moi un mot, et croyez Ă  mon amitiĂ© sincĂšre. Alfd de Mt. LETTRE N° 6. Vous ĂȘtes bien bonne et bien aimable de penser Ă  moi ; je m’aperçois que le porteur de votre lettre s’est exaltĂ© sur la route, en sorte que, de peur de mĂ©prise, je prends la prĂ©caution du papier pour vous dire que je suis parfaitement libre, et que je vous remercie de votre aimable invitation. Votre bien dĂ©vouĂ© serr, Alfd de Mt. Sans date. LETTRE N° 7. Éprouver de la joie Ă  la lecture d’une belle chose faite par un autre, est le privilĂšge d’une ancienne amitiĂ©. — Je n’ai pas ces droits auprĂšs de vous, madame, il faut cependant que je vous dise que c’est lĂ  ce qui m’est arrivĂ© en lisant LĂ©lia. — J’étais, dans ma petite cervelle, trĂšs inquiet de savoir ce que c’était. Cela ne pouvait pas ĂȘtre mĂ©diocre, mais enfin ça pouvait ĂȘtre bien des choses avant d’ĂȘtre ce que cela est. Avec votre caractĂšre, vos idĂ©es, votre nature de talent, si vous eussiez Ă©chouĂ© lĂ , je vous aurais regardĂ©e comme valant le quart de ce que vous valez. Vous savez que malgrĂ© tout votre cher mĂ©pris pour vos livres, que vous regardez comme des espĂšces de contre-partie des mĂ©moires de vos boulangers, etc., vous savez, dis-je, que pour moi, un livre, c’est un homme, ou rien. — Je me soucie autant que de la fumĂ©e d’une pipe, de tous les arrangements, combinaisons, drames, qu’à tĂȘte reposĂ©e, et en travaillant pour votre plaisir, vous pourriez imaginer et combiner. — Il y a dans LĂ©lia des vingtaines de pages qui vont droit au cƓur, franchement, vigoureusement, tout aussi belles que celles de RenĂ© et de Lara. Vous voilĂ  George Sand ; autrement vous eussiez Ă©tĂ© madame une telle faisant des livres. VoilĂ  un insolent compliment, je ne saurais en faire d’autres. Le public vous les fera. Quant Ă  la joie que j’ai Ă©prouvĂ©e, en voici la raison. Vous me connaissez assez pour ĂȘtre sĂ»re Ă  prĂ©sent que jamais le mot ridicule de — voulez-vous ? ou ne voulez-vous pas ? — ne sortira de mes lĂšvres avec vous. — Il y a la mer Baltique entre vous et moi sous ce rapport. — Vous ne pouvez donner que l’amour moral — et je ne puis le rendre Ă  personne en admettant que vous ne commenciez pas tout bonnement par m’envoyer paĂźtre, si je m’avisais de vous le demander, mais je puis ĂȘtre, si vous m’en jugez digne, — non pas mĂȘme votre ami, — c’est encore trop moral pour moi — mais une espĂšce de camarade sans consĂ©quence et, sans droits, par consĂ©quent sans jalousie et sans brouilles, capable de fumer votre tabac, de chiffonner vos peignoirs[5] et d’attraper des rhumes de cerveau en philosophant avec vous sous tous les marronniers de l’Europe moderne. Si, Ă  ce titre, quand vous n’avez rien Ă  faire, ou envie de faire une bĂȘtise, comme je suis poli ! vous voulez bien de moi pour une heure ou une soirĂ©e, au lieu d’aller ces jours-lĂ  chez madame une telle, faisant des livres, j’aurai affaire Ă  mon cher monsieur George Sand, qui est dĂ©sormais pour moi un homme de gĂ©nie. Pardonnez-moi de vous le dire en face, je n’ai aucune raison pour mentir. À vous de cƓur. Alfd de Mt. Mercredi. LETTRE N° 8. Mon cher George, vos beaux yeux noirs que j’ai outragĂ©s hier[6] m’ont trottĂ© dans la tĂȘte ce matin. Je vous envoie cette Ă©bauche, toute laide qu’elle est, par curiositĂ© pour voir si vos amis la reconnaĂźtront, et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme. Good night. I am gloomy to day.[7] Alfd de Musset. LETTRE N° 9[8]. Je crois, mon cher George, que tout le monde est fou ce matin ; vous qui vous couchez Ă  quatre heures, vous m’écrivez Ă  huit ; moi, qui me couche Ă  sept, j’étais tout grand Ă©veillĂ© au beau milieu de mon lit, quand votre lettre est venue. Mes gens auront pris votre commissionnaire pour un usurier, car on l’a renvoyĂ© sans rĂ©ponse. Comme j’étais en train de vous lire et d’admirer la sagesse de votre style, arrive un de mes amis toujours Ă  huit heures, lequel ami se lĂšve ordinairement Ă  deux heures de l’aprĂšs-midi. Il Ă©tait cramoisi de fureur contre un article des DĂ©bats oĂč l’on s’efforce, ce matin mĂȘme[9], de me faire un tort commercial de quelques douzaines d’exemplaires. En vertu de quoi j’ai essuyĂ© mon razoir sic dessus. J’irai certainement vous voir Ă  minuit. Si vous Ă©tiez venue hier soir, je voue aurais remerciĂ© sept fois comme ange consolateur et demi, ce qui fait bien proche de Dieu. J’ai pleurĂ© comme un veau pour faire ma digestion, aprĂšs quoi je suis accouchĂ© par le forceps de cinq vers et une sic hĂ©mistiche, et j’ai mangĂ© un fromage Ă  la crĂšme qui Ă©tait tout aigre. Que Dieu vous conserve en joie, vous et votre progĂ©niture, jusqu’à la vingt et uniĂšme gĂ©nĂ©ration. Yours truly Alfd de Mt. LETTRE N° 10. Mon cher George, j’ai quelque chose de bĂȘte et de ridicule Ă  vous dire. Je vous l’écris sottement au lieu de vous l’avoir dit, je ne sais pourquoi, en rentrant de cette promenade. J’en serai dĂ©solĂ©, ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu’ici. Vous me mettrez Ă  la porte et vous croirez que je mens. Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour oĂč j’ai Ă©tĂ© chez vous. J’ai cru que je m’en guĂ©rirais tout simplement en vous voyant Ă  titre d’ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractĂšre qui pouvaient m’en guĂ©rir ; j’ai lĂąchĂ© de me le persuader tant que j’ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J’aime mieux vous le dire et j’ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m’en guĂ©rir Ă  prĂ©sent si vous me fermez votre porte. Cette nuit, pendant que[10]
 j’avais rĂ©solu de vous faire dire que j’étais Ă  la campagne, mais je ne veux pas vous faire de mystĂšres ni avoir l’air de me brouiller sans sujet. Maintenant, George, vous allez dire encore un qui va m’ennuyer ! comme vous dites ; si je ne suis pas tout Ă  fait le premier venu pour vous, dites-moi, comme vous me l’auriez dit hier en me parlant d’un autre, ce qu’il faut que je fasse. Mais je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous Ă©cris, ne me rĂ©pondez plutĂŽt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et je n’espĂšre rien en vous disant cela. Je ne puis qu’y perdre une amie et les seules heures agrĂ©ables que j’ai passĂ©es depuis un mois. Mais je sais que vous ĂȘtes bonne, que vous avez aimĂ©, et je me confie Ă  vous, non pas comme Ă  une maĂźtresse, mais comme Ă  un camarade franc et loyal. George, je suis un fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore Ă  passer Ă  Paris, avant votre dĂ©part pour l’Italie oĂč nous aurions passĂ© de si belles nuits, si j’avais de la force. Mais la vĂ©ritĂ© est que je souffre et que la force me manque. Alfd Mt. LETTRE N° 11. S’il y a dans les feuilles que je viens de lire une page oĂč vous ayez pensĂ© Ă  moi, et que je l’aie devinĂ©, je vous remercie, George. [11] Je voudrais que vous me connussiez mieux, que vous voyiez qu’il n’y a dans ma conduite envers vous ni rouerie ni orgueil affectĂ©, et que vous ne me fassiez pas plus grand ni plus petit que je ne suis. Je me suis livrĂ© sans rĂ©flexion au plaisir de vous voir et de vous aimer. — Je vous ai aimĂ©e, non pas chez vous, prĂšs de vous, mais ici, dans cette chambre oĂč me voilĂ  seul Ă  prĂ©sent. C’est lĂ  que je vous ai dit ce que je n’ai jamais dit Ă  personne. — Vous souvenez-vous que vous m’avez dit un jour que quelqu’un vous avait demandĂ© si j’étais Octave ou CƓlio, et que vous aviez rĂ©pondu tous les deux, je croĂźs. — Ma folie a Ă©tĂ© de ne vous en montrer qu’un, George, et quand l’autre a parlĂ©, vous lui avez rĂ©pondu comme Ă [12] À qui la faute ? À moi. Plaignez ma triste nature qui s’est habituĂ©e Ă  vivre dans un cercueil scellĂ©, et haĂŻssez les hommes qui m’y ont forcĂ©. VoilĂ  un mur de prison, disiez-vous hier, tout viendrait s’y briser. Oui George, voilĂ  un mur ; vous n’avez oubliĂ© qu’une chose, c’est qu’il y a derriĂšre un prisonnier. VoilĂ  mon histoire toute entiĂšre, ma vie passĂ©e, ma vie future. Je serai bien avancĂ©, bien heureux, quand j’aurai barbouillĂ© de mauvaises rimes les murs de mon cachot ! VoilĂ  un beau calcul, une belle organisation de rester muet en face de l’ĂȘtre qui peut vous comprendre, et de faire de ses souffrances un trĂ©sor sacrĂ© pour le jeter dans toutes les voieries, dans tous les Ă©gouts, Ă  six francs l’exemplaire ! Pouah ! Plaignez-moi, ne me mĂ©prisez pas. Puisque je n’ai pu parler devant vous, je mourrai muet. Si mon nom est Ă©crit dans un coin de votre cƓur, quelque faible, quelque dĂ©colorĂ©e qu’en soit l’empreinte, ne l’effacez pas. Je puis embrasser une fille galeuse et ivre morte, mais je ne puis embrasser ma mĂšre. Aimez ceux qui savent aimer, je ne sais que souffrir. Il y a des jours oĂč je me tuerais mais je pleure ou j’éclate de rire, non pas aujourd’hui, par exemple. Adieu, George, je vous aime comme un enfant. ↑ La 1re lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset est datĂ©e de Venise. Aucune de celles qu’elle a pu lui Ă©crire prĂ©cĂ©demment ne m’a Ă©tĂ© remise. Aucune n’avait Ă©tĂ© copiĂ©e, ni mĂȘme vue par M. Aucante. George Sand tenait surtout Ă  se justifier d’avoir Ă©tĂ© la maitresse de Pagello, alors qu’elle aurait encore Ă©tĂ© celle de Musset. C’est pourquoi elle a dĂ» regarder comme Ă©tant sans intĂ©rĂȘt les rĂ©ponses qu’elle a pu faire Ă  ce dernier dans les dĂ©buts de leur liaison. ↑ C’était un fragment inĂ©dit de Rolla. ↑ Il avait eu des crampes d’estomac jusqu’à s’évanouir. ↑ C’était pour voir un feu d’artifice, probablement celui de la fĂȘte du roi, oĂč elle a Ă©tĂ© en effet sans lui. ↑ Il s’était habillĂ© en pierrot et avait mystifiĂ© une personne qui n’était pas, comme on l’a racontĂ© et imprimĂ©, Mr de la Rochefoucauld. ↑ Il avait fait la charge de plusieurs personnes, la sienne, celle de G. S., celle de Buloz, etc. Il dessinait remarquablement. ↑ Bonsoir, je sais triste aujourd’hui. ↑ L’en-tĂȘte de cette lettre est ornĂ© d’un dessin Ă  la plume reprĂ©sentant une dame vue de dos et tenant par la main deux enfants qui portent des joujoux. ↑ N° du 28 juillet 1833. ↑ Ces deux derniers mots biffes Ă  la plume par G. Sand, et la ligne suivante coupĂ©e aux ciseaux. ↑ Coupure aux ciseaux, faite par A. de M. ↑ Partie du verso enlevĂ©e par la coupure. Alf. de M. semble avoir voulu couper tout ce qui contenait des noms propres.
. 94 185 244 467 487 195 268 39

lettre de george sand Ă  alfred de musset pdf